Bernard Rancillac

La rétrospective de Bernard Rancillac proposée à l'Espace Niemeyer par le Musée de La Poste, actuellement fermé pour rénovation, réunit sur plus de 1300 m2 une centaine de pièces : peintures, objets, affiches, installations, collages… s'étalant de 1961 à 2015. Elle permet une approche complète et représentative du parcours de l'artiste. En 1964, Bernard Rancillac et Hervé Télémaque, rejoints par Gérald Gassiot-Talabot, organisent l'exposition Mythologies quotidiennes. Cet événement préside à la naissance de la Figuration narrative, mouvement protéiforme qui se développe en France dans le sillage du pop art international. Remarqué par la critique au début des années 1960, pour des peintures sombres et texturées, Rancillac est de ceux qui, formés aux temps dominants de l'abstraction lyrique et matiériste, s'en détachent progressivement jusqu'à lui tourner le dos.
Dans sa peinture, Rancillac réintroduit le sujet et extrait ses motifs de l'actualité et de la société de consommation alors en plein essor, puisant à la source des médias et de la culture populaire, magazines, bandes dessinées, cinéma ou romans photos.
A la recherche d'une image efficace, largement diffusable et immédiatement lisible par tous, Rancillac s'engage dans la dénonciation des pages les plus brûlantes de l'actualité socio-politique. En nous faisant entrer de plain-pied dans une réalité souvent tragique, il se garde bien cependant d'ajouter « de l'horreur à l'horrible ». Mais les controverses qui accompagnent ses tableaux depuis ses débuts prouvent qu'il dérange.
Le catalogue se propose ainsi de présenter l'oeuvre de Bernard Rancillac à travers différents essais illustrés et la reproduction de ses créations majeures.