Ars Mechanica. La force d'innover

La Fabrique Nationales d'armes de Guerre est le pur produit de son siècle et de sa région, et n'aurait pu voir le jour ni à un autre moment ni dans un autre lieu. En cette fin de 19e siècle, la réalité de la Belgique, et singulièrement celle du bassin liégeois, est la puissance économique. La deuxième révolution industrielle, celle de l'électricité et de l'acier, a en effet placé le pays en tête du continent européen. La tradition armurière de la région liégeoise, vivace et renommée depuis le 15e siècle, fera le reste.

L'ouvrage retrace l'histoire d'un succès, celui d'une entreprise devenue aujourd'hui une force industrielle mondiale : le Groupe Herstal.

Le récit s'articule autour de ses productions et de la capacité de l'entreprise à les inventer, les mettre en oeuvre et les vendre, au travers des opportunités industrielles et des crises majeures d'une histoire complexe et parfois tragique.
Les sources de la narration sont, autant que faire se peut, celles de la parole des contemporains, acteurs ou observateurs. Journalistes, politiques, inventeurs, ingénieurs, directeurs, administrateurs, actionnaires, employés et ouvriers qui tous ont laissé, sous une forme ou sous une autre, leur témoignage.
Le livre s'attache à déterminer ce qui, pendant 132 ans, a permis, dans des contextes économiques, industriels et sociaux bien différents, d'assurer la continuité et la prospérité de la F.N. au travers d'alternances de crises et d'embellies, de guerres dévastatrices et de reconstructions patientes. Le génie mécanique est sans doute la première raison de ces progrès et résiliences successifs, dans la variété de ses productions d'armes, de munitions, de vélos, de voitures, de motos, de véhicules utilitaires, de moteurs d'avions…

La capacité d'anticipation est l'outil majeur pour la mise en oeuvre de ce savoir-faire : il permet l'adaptation de l'entreprise aux changements de toutes natures de ce long siècle. Pour échapper à la volatilité des marchés militaires ou civils fortement soumis à la concurrence, la Fabrique Nationale sait innover, inventer, s'appuyer parfois sur des brevets existants, pour lancer des fabrications nouvelles, où elle s'impose par son génie mécanique.

Il y a enfin dans l'entreprise une vraie habileté à saisir les opportunités, ou à créer les conditions de ces opportunités : la rencontre avec John Moses Browning en 1897 en est l'exemple le plus emblématique, début d'un partenariat
exceptionnel dans le monde armurier.